
One eye saying hello to the other, cheeks pinched by teeth giving 8-shaped lips, bare breasts, a banana loincloth, hopping on one leg and then the other, this is the first almost shameful image we remember of Josephine, playing a role in the popular Parisian show “la revue nègre”. Secondly, we remember a song in which she says she has two loves: her country, Missouri in the United States, where racial segregation is still rife, and Paris, which immediately gives her success and promises her a great career in the world of jazz, a discipline of new interest in France at the time. The year was 1925. From Ernest Hemingway to Christian Dior, Joséphine seduced and inspired not by the iconic first image that made her famous, but by her non-conformism and daring.
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She was intelligent enough to realize very early on that she would make her mark by pushing to excess the stereotypes linked, at the time, to the color of her skin. She caricatures the caricature of herself, the better to mock the clichés spread by sickly, and perhaps a little complexed, brains. It's as if she's gently and openly mocking the society that puts her in the spotlight with her grimaces. A ridiculous society, but one she loves so much. So much so, in fact, that she enlisted in the secret services of the Free French, carrying out important missions during the Second World War. Between her fight against racial segregation in the country where she grew up and her commitment to the resistance in her host country, we can also speak of her commitment to the emancipation of women, as her nude dances are characteristic of the liberation from the codes of that era.
The star of the music halls, the world's first black icon, the committed feminist, the lover of Paris, her life of daring naturally placed her among the great figures of French history, and this is why her final resting place is in the heart of the Latin Quarter, in the mausoleum that honours the figures of our nation for eternity, the Pantheon.
JOSEPHINE BAKER
Un œil qui dit bonjour à l’autre, les joues pincées par les dents qui donnent des lèvres en forme de 8, les seins nus, un pagne de bananes, sautillant sur une jambe puis l’autre, c’est la première image presqu’honteuse dont on se souvient de Joséphine, jouant un rôle dans le spectacle parisien très couru : « la revue nègre ». Dans un deuxième temps on se souvient d’une chanson où elle dit avoir deux amours : son pays, le Missouri des Etats unis où la ségrégation raciale sévit encore et Paris qui lui donne tout de suite le succès et la promet à une grande carrière dans l’univers du jazz, discipline qui présente un intérêt nouveau en France à cette période. Nous sommes en 1925. D’Ernest Hemingway à Christian Dior, Joséphine séduit et inspire non pas par cette première image iconique qui a fait sa gloire, mais par son anticonformisme et sa capacité à oser.
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Toute son intelligence est d’avoir compris très vite qu’elle ferait sa place en poussant à l’excès les stéréotypes liés, à cette époque, à la couleur de sa peau. Elle caricature la caricature d’elle-même pour mieux tourner en dérision les clichés répandus par des cerveaux malades et peut- être aussi un peu complexés. C’est comme si elle se moquait gentiment et ouvertement de la société qui la met sous les projecteurs à coup de grimaces. Une société ridicule mais qu’elle aime tellement. Tellement qu’elle s’engagera aux côtés des services secrets de la France Libre où elle effectuera d’importantes missions lors de la seconde guerre mondiale. Entre lutte contre la ségrégation raciale dans le pays où elle a grandi et engagement dans la résistance dans son pays d’accueil, on peut également parler de son engagement pour l’émancipation des femmes, car ses danses nues sont caractéristiques de l’affranchissement des codes de cette époque.
La star des music-halls, la première icone noire planétaire, la femme féministe engagée, l’amoureuse de Paris, s’inscrit naturellement par sa vie à oser parmi les grands personnages de l’histoire de France et c’est ainsi qu’il lui a été offert pour dernière demeure le cœur du quartier latin, le mausolée qui honore les figures de notre nation pour l’éternité, le Panthéon.
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